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28 avril 2013

C'est vrai

C'est vrai. 

Lorsque je croise un groupe de jeunes roumains dans Paris, je les contourne en faisant attention à ce que mon sac soit bien fermé. 

C'est vrai, deux fois déjà j'ai été "agressée" par des roumains, qui m'ont touchée dans le métro. Instant bref, mais ôh combien traumatisant où trois hommes vous collent contre le mur pour laisser leurs mains perverses trainer sur vous. La minute d'horreur gratuite.

C'est vrai, il y en a beaucoup qui volent, qui agressent, qui arnaquent les touristes, qui font les poches dans le métros, qui droguent des bébés chiens à défaut de pouvoir droguer des bébés tout court pour rendre la mandicité plus rentable. C'est vrai, ils ont des réseaux bien ficellés qui utilisent sans scrupule le bon coeur et/ou la culpabilité des gens pour mieux leur soutirer de la monnaie. C'est vrai.

 Comment ne pas tomber, face à tant d'abus, et si peu de limites morale, à l'échelle de toute une communauté, dans le racisme? Comment ne pas en avoir peur? Comment ne pas les détester?

 Comme beaucoup de parisiens, j'ai souvent été importunée par des roumains, et j'en ai vu encore plus importuner les passants.

 Pourtant, j'ai beau comprendre tout ces gens, qui, comme mon mari, s'insurgent contre eux et ne comprennent pas pourquoi le gouvernement ne les éradique pas de nos rues, je n'arrive pas à adhérer.

 D'abord parce que si j'étais roumaine aujourd'hui, quelle serait ma vie? En admettant que j'ai échappé aux réseaux qui m'auraient forcée à mandier, voler, arnaquer ou me prostituer, quelle vie aurais-je en 2013? Mon pays? La misère la plus misérable et aucune promesse d'avenir. Imigrer? Oui mais pour "quoi"? Pour gagner quelle autre vie? Qui me donnerait du travail? Qui me louerait un logement? Quelle banque m'accorderait un prêt? Quels français chercheraient à me connaître? Qui deviendrait mon ami? 

 Personne ne fait confiance aux roumains. Personne n'en veut. Pourtant on parle à l'échelle d'une communauté toute entière. Aucune société humaine n'est composée que de gens profondément mauvais et dépourvus de scrupules. Mais parmis eux, ceux qui veulent s'en sortir, et construire leur vie, quels moyens ont-ils pour y arriver? 

C'est vrai.

C'est vrai qu'ils dorment en bordure du périph dans des conditions d'hygiène déplorables. C'est vrai qu'ils ne peuvent pas marcher dans la rue sans qu'on les dévisage en les accusant de tous les maux sans jamais chercher à la connaître. C'est vrai que personne ne leur donnera leur chance, aucun employeur, aucune institution. C'est vrai que la police les embarque sans ménagement, voir violemment, pour les déporter ailleurs, n'importe où, pourvu qu'on s'en débarasse. C'est vrai.

 Et eux? Comment ne pas avoir la haine de l'autre quand on vit comme ils vivent? Comment ne pas détester ces autres, européens comme eux, dégoulinants de pouvoir d'achat, avec leurs regards méfiants et condescendants, qui jugent sans jamais tendre la main? Comment ne pas les haïr quand ils passent devant eux avec un air de dégout et qu'ils préféreraient les savoir à crever de faim dans leur pays plutôt qu'à faire tâche dans le notre? Comment ne pas avoir envie, eux aussi, de leur part du gâteau, comment ne pas succomber à la facilité de voler ceux qui les insultent et leur interdisent l'accès à une vie déccente?

 Alors, je hais aujourd'hui ces hommes qui m'ont touchée de force, deux fois, dans le métro, mais s'ils avaient été français, arabes ou australiens, je les haïrais pareil. Et je ne donnerais pas d'argent à ceux qui droguent des portée de chiots pour aller mandier en groupes organisés dans les beaux quartiers de la capitale, ça c'est sûr. Mais d'un autre côté je refuse d'appliquer une haine systématique à toute une communauté. Le gamin de 5 ans qui se retrouve en France parcequ'il y a suivi sa famille et qui va y grandir en essayant de survivre psychologiquement au traumatisme identitaire qu'il y affrontera à vie, celui de 9 ans qui va galérer pour s'intégrer dans nos écoles et sera victime pendant des années de la cruauté des autres, l'accordéoniste qui fait l'effort d'apprendre à jouer les airs populaire de mon pays parce que c'est ça l'alternative qu'il à trouvé au vol ou au travail qu'on ne lui donnera jamais, celui là je le respecte, et j'ai juste mal pour lui, pour eux, parce que je ne sais pas si je supporterais d'être à leur place.

Liberté, Egalité, Fraternité..... ça vous parle? 

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